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Primark | À la rencontre du photographe de mode Rankin

Rankin, l'un des plus grands photographes de mode, nous parle de durabilité et de mode !

sept. 10 · 12 min. lecture

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À la rencontre du photographe de mode Rankin

Le photographe de mode britannique Rankin a photographié notre toute dernière campagne intitulée « A Better Future: Primark Cares ». Depuis ses tout premiers portraits à la fin des années 80 jusqu'à la co-fondation du magazine culte Dazed & Confused avec Jefferson Hack, John Rankin Waddell, alias Rankin, est une force vive du monde de la mode depuis plus de trente ans.

Lis la suite pour en savoir plus sur les travaux de Rankin et la mode durable

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Photos mode de Rankin pour Primark

Son book comprend d'illustres noms tels que les Rolling Stones, David Bowie, Kate Moss, Kendall Jenner et la reine Elizabeth II. Qu'est-ce qui l'a donc incité à photographier la première campagne de marque Primark axée sur le développement durable ? « L'engagement qu'a pris Primark pour changer les choses est quelque chose qui me parle beaucoup sur le plan personnel. Notre collaboration avec une marque aussi connue, et d'une manière aussi publique, sur le thème du développement durable s'est faite tout naturellement. »

D'après Rankin, les créateurs et les photographes de mode ne sont pas les principaux décideurs dans le monde de la mode. Ce sont les grandes marques qui peuvent provoquer les plus grands changements et qui doivent faire le premier pas dans cette direction. « Si j'entre dans un magasin en ville qui me propose d'acheter quelque chose d'éthique ou un article fabriqué d'une façon qui respecte l'environnement, je peux, en tant que consommateur, faire un choix positif », explique-t-il. « Mais tant que ce ne sera pas le cas, la majorité des gens n'aura pas accès à une mode durable. »

Rankin n'a jamais caché la grande passion qu'il entretient pour la mode durable. Qu'il intervienne à des salons professionnels, comme il l'a fait à Milano Unica l'an dernier pour parler du développement durable dans le secteur de la mode, ou qu'il crée des œuvres comme son monstre en plastique pour la Surfrider Foundation qui sensibilise le public à la pollution plastique des océans, tous les projets dans lesquels il s'investit se basent sur des sujets qui lui tiennent véritablement à cœur.

Sachant que le développement durable est l'une de ses grandes passions, nous voulions savoir ce que « faire un geste pour la planète » signifie pour Rankin. « Pour moi, cela signifie réfléchir à l'impact qu'a chacun de mes choix sur l'environnement, et à ses effets à long terme pour l'avenir de la planète. En matière de mode durable, le but ultime des marques est de laisser la plus petite empreinte carbone possible, en créant des matières et des articles qui respectent l'environnement », poursuit-il. « Elles peuvent choisir de fabriquer leurs produits en privilégiant la neutralité carbone, ou opter pour des produits conçus pour durer que les gens peuvent apprécier plus longtemps. Il est important de se dire que chaque chose a un impact, même les plus petites. »

Selon Rankin, le fait d'avoir un public engagé sur les réseaux sociaux s'accompagne du devoir de promouvoir des choix de vie positifs et de sensibiliser ses abonnés dans ce sens. « La photographie est un support que toute une génération maîtrise car elle a grandi avec. Heureusement ou non, les gens utilisent la photographie beaucoup plus qu'ils ne le faisaient par le passé pour exprimer leurs sentiments, grâce notamment à Instagram et à l'iPhone. Ce support est étroitement lié à la culture contemporaine, c'est justement ce qui en fait l'un des meilleurs moyens de promouvoir le changement et des choix de vie plus sains. »

Selon Rankin, un bon état d'esprit est la clé de la réussite pour encourager une attitude plus responsable. « Je pense qu'il est essentiel de donner aux gens le temps de bien réfléchir aux choix qu'ils font. Je ne crois pas que les gens choisissent d'agir de façon irresponsable envers la planète, ou qu'ils cherchent délibérément à nuire à son avenir. Mais quand on est pressé ou qu'on est sous pression, il est parfois plus simple d'acheter une bouteille d'eau en plastique, ou de jeter des déchets recyclables dans la mauvaise poubelle. Notre studio possède sa propre « Green Team ». Ses membres veillent à ce que tous nos déchets soient correctement triés et recyclés. Ils nous informent aussi régulièrement sur les meilleures façons de vivre et de consommer pour promouvoir le développement durable. »

Selon Rankin, qui possède plus de trente ans d'expérience dans ce domaine, le monde de la photographie vit actuellement une époque passionnante. Pourquoi ? « Il y a énormément de photographes qui innovent en ce moment et qui repoussent les limites de la photographie telle qu'on la connaît », explique-t-il. « J'adore ce que fait Em Cole. Son travail englobe la photographie, l'animation et l'art numérique... Elle associe tous ces nouveaux formats et toutes ces technologies pour créer des œuvres vraiment très originales. Je trouve ça fascinant. »

Y a-t-il d'autres jeunes photographes prometteurs qui le poussent à ne pas se reposer sur ses lauriers ? « Je vous conseille de regarder aussi le travail des petits nouveaux, comme Karolina Wojtas qui conçoit des photos totalement surréalistes avec ses amis et ses proches. Son style unique lui a valu de photographier une campagne de Marni avant même de terminer sa licence en

photographie ! J'ai aussi commencé à travailler avec la marque Share the Mic, un projet qui aide les marques à mettre en avant de jeunes talents noirs », ajoute-t-il. « Grâce à ce projet, j'ai rencontré Ejatu Shaw et Callum Malcolm Kelly, deux photographes qui vont faire de grandes choses, à mon avis. »

Puisque la mode et la photographie vont de pair, quel type de changement Rankin voudrait-il voir dans ce secteur ? « Je n'ai jamais compris ceux qui disent que la mode ne fait pas partie du monde réel. Je sais bien que les magazines ont tendance à montrer un monde imaginaire, mais quand on tient la mode à l'écart des vraies choses qui se passent dans la vraie vie, on offre à ce secteur un espace où il peut se cacher, on lui permet d'ignorer les vrais problèmes. La mode fait partie intégrante de la culture. On ne va peut-être pas tous au cinéma, on ne lit peut-être pas tous des livres, mais on porte tous des vêtements. Il est important que le secteur de la mode dans son ensemble comprenne l'impact qu'il a sur le monde et qu'il change ses méthodes de travail de manière active pour promouvoir un avenir plus durable. »

À quoi ressemblera l'avenir de la photographie de mode selon Rankin, dans un contexte post-pandémique ? « Très bonne question ! », répond-il. « Au cours des 12 mois qui ont précédé l'épidémie de COVID-19 et depuis, j'ai constaté une tendance vers la politisation. C'est quelque chose de nouveau dans le milieu de la mode. Jusqu'à présent, seules quelques personnes s'engageaient dans ce sens. Aujourd'hui, tout le monde s'y met. Je trouve que c'est une très bonne chose et j'espère que c'est un mouvement qui va s'inscrire dans la durée. S'il est impossible de savoir à quoi ressemblera la prochaine Fashion Week, ce qui est certain, c'est que l'avenir de la mode sera numérique », précise-t-il. « Il faut savoir écouter la viralité de l'information et comprendre la façon dont les données, les tendances et Internet influencent nos centres d'intérêt et notre point de vue. La technologie améliore les liens, et depuis l'épidémie de COVID-19, on peut voir que, même lorsque les créateurs et les concepteurs ne sont pas présents dans la même salle, ils parviennent néanmoins à générer la même énergie et la même créativité. »

L'équipe de Rankin est réputée pour anticiper les prochaines grandes tendances. Quelles seront, à son avis, les prochaines nouveautés en matière de développement durable ? « L'engouement qu'on a récemment constaté pour le surcyclage, ou valorisation, et la réduction des achats est quelque chose qui m'a beaucoup plu. J'aimerais que la prochaine tendance axée sur le développement durable s'appuie sur ces bonnes bases. Aujourd'hui plus que jamais, les gens remettent en question ce qui est réellement nécessaire et ce qui ne l'est pas. Ils comprennent aussi qu'ils peuvent être créatifs en matière de mode et rester tendance sans devoir remplacer leur garde-robe d'une saison à l'autre. Je trouve aussi formidable que certaines enseignes comme Primark proposent des bornes de recyclage dans leurs magasins pour permettre à leurs clients d'offrir une deuxième vie à ce qu'ils ne portent plus et d'éviter que ces articles ne finissent dans des décharges. C'est vraiment très bien, c'est un grand pas vers un meilleur avenir plus durable. »

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